Biographie d’Ada Byron, Lady Lovelace (1815-1851)
Ada Byron, Lady Lovelace, est certainement le personnage le plus pittoresque de l’histoire de l’informatique.Ada Byron est née le 10 décembre 1815 ; elle était la fille de l’illustre poète, Lord Byron. 5 semaines après la naissance d’Ada, Lady Byron, sa mère, se sépara de son mari et prit la garde d’Ada, qu’elle éleva avec le but d’en faire une mathématicienne et une scientifique. Lady Byron était terrifiée qu’Ada puisse devenir poète comme son père. Malgré le programme de sa mère, Ada ne perdit pas complètement sa passion pour la poésie. Elle espérait devenir une analyste et métaphysicienne. Vers l’âge de trente ans, elle écrivit à sa mère : Si vous ne voulez pas m’apprendre la poésie, pouvez-vous m’enseigner au moins la science poétique ? Sa conception des mathématiques était très imaginative, et elle les décrivit en métaphores.
A 16 ans, Ada fut présentée à Mary Somerville, une femme remarquable qui avait traduit les travaux de Laplace en anglais ; ses travaux textes étaient utilisés à l’université de Cambridge. Bien que Mary ait encouragé Ada dans ses études en mathématiques, elle tenta également d’associer mathématiques et technologie dans un contexte humain. Au cours d’un dîner organisé chez Mrs. Somerville en novembre 1834, Ada entendit parler de Charles Babbage et de son idée d’une nouvelle machine à calculer, le moteur analytique.
Babbage disait alors : une machine à calculer ne pourrait-elle pas non seulement prévoir, mais inter réagir avec ses prévisions ? Ada fut enthousiasmée par le caractère universel de cette idée.
Babbage travaillait sur les plans de sa nouvelle machine et en exposa les développements au congrès de Turin, Italie, à l’automne 1841. Un Italien, Menabrea, écrivit un résumé des travaux précédents de Babbage et publia un article en français sur ses développements. Ada, en 1843, qui s’était mariée avec Earl Lovelace et était mère de trois enfants, traduisit l’article de Menebrea. Quant elle montra sa traduction à Babbage, celui-ci suggéra qu’elle y intègre ses notes personnelles, ce qui multiplia par trois la taille de l’article original. Dans un article, publié en 1843, Lady Lovelace écrivit qu’une telle machine pourrait servir à composer de la musique, à faire des graphiques et serait utilisée pour des applications pratiques et scientifiques. Elle avait raison.
S’attachant à un domaine particulier, Ada pouvait être très efficace et elle devint un maître en mathématiques. Ada suggéra à Babbage la façon dont son moteur pourrait calculer les nombres de Bernouilli. Ce travail est considéré de nos jours comme le premier programme informatique. Un langage de programmation du département de la Défense des USA fut nommé Ada en son honneur en 1979.
Après sa description du moteur analytique de Babbage, sa vie fut attristée par la maladie. Ses amis l’entourèrent : de Charles Babbage, Sir David Brewster, l’inventeur du kaléidoscope, Charles Wheatstone, Charles Dickens et Michael Faraday.
Ses principaux centres d’intérêt furent la musique, les chevaux et bien évidemment les machines à calculer. Elle fut représentée dans le Gibson and Sterling’s montrant des lettres à Babbage, dans la série The machines that changed the World. Une sélection de ses lettres et de ses articles figure dans Ada, The enchantress of numbers - livre écrit par l’auteur de cet article.
Sa vie fut courte - elle mourut au même âge que son père, à 36 ans. Elle a cependant anticipé de plus d’un siècle ce que nous pensons être aujourd’hui l’informatique moderne.
Traduit et résumé par Philippe Dubois à partir d’un article du Biography of Women mathematicians Web Site.
Remanié par la webmastrice.