Deux siècles après la disparition de Muhammad, le monde arabo-Islamique a posé les bases de son unité culturelle, religieuse, linguistique. Le pouvoir, cependant, est éclaté.
De l'est vers l'ouest, Bagdad, Le Caire, Cordoue sont les sièges d'autant de califats dont les frontières comme les subdivisions ne sont pas définitives. Trois zones principales, donc.
La première, abbasside, couvre l'Iran et l'Irak du sud. La deuxième, fatimide, l'Égypte, la Syrie, l'ouest de l'Arabie. La dernière, andalouse, le Maghreb et l'Espagne musulmane;
A partir du 10è siècle, l'histoire politique accélère les fractionnements. De petites entités émergent, s'installent pour des durées et des rayonnements discontinus. Nombre s'effondrent.
Ces dynasties se prêtent mal à une description détaillée. Mais, on peut retracer les grandes lignes de cette dynamique d'émiettement.
Les dynasties présentent un visage paradoxal et une ambition commune. Pour se maintenir au pouvoir, elles bâtissent des villes (ou les occupent) en s'appuyant sur les campagnes car l'industrie, le commerce et l'agriculture sont nécessaires à leur survie. Le désir de durer les amènent encore à peser les alliances et à s'entourer d'une cour, d'une garde militaire, de ministres étrangers qui à leur tour convoitent les avantages (ou les risques) du trône et se retournent contre leurs seigneurs.
A Bagdad, les Seljoukides (des Turcs sunnites qui composent le gros de l'armée) deviennent souverains de fait au détriment des Abbassides et adoptent le titre de sultan ("détenteur du pouvoir").
Au 13è siècle, les tribus mongoles et turques d'Asie centrale renversent Bagdad avant de se convertir à l'Islam.